Le
Castrum de Roquebrune
L'époque
Romaine
Le castrum était,
à l'époque romaine, le camp fortifié que construisait
chaque soir la Légion romaine en campagne. Par extension, on appela,
au Moyen Age, castrum ,la partie fortifiée d'une ville qui avait
pour but, entre autres, de protéger le château et l'église
.
Le
Moyen Age
Lorsque
la région eut été libérée par le
comte Guillaume d'Arles, de la longue occupation sarrasine
qui avait entraîné la ruine et la désertification
de la Provence, les habitants revinrent, peu à peu, sur leurs
terres . Instruits par l'expérience, ils abandonnèrent
leurs anciens habitats de la plaine et cherchèrent à
se regrouper en des points faciles à défendre, de préférence
à proximité d'une forteresse. Dans toute la région
s'édifièrent alors des castra, ces " habitats fermés
" qui furent à l'origine de nos villages perchés
de Provence. Il y en eut cinq sur notre terroir : Villepey, Palayson,
Saint Barthélemy, Le Vieux Revest dont les ruines sont
très évocatrices et surtout le castrum de Rocca Bruna
qui fut édifié au début du XIème siècle. |
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Guillaume
le Libérateur avait distribué à ses fidèles
la plus grande partie des terres dont les propriétaires avaient
disparu. C'est ainsi que le terroir de Roquebrune échut à
un seigneur, apparenté à la grande famille des Châteaurenard,
qui prit le nom de chevalier de Roquebrune. Le premier de ce
nom semble avoir été Guigues , dont l'existence est
authentifiée dès 1028. C'est peut-être
lui qui édifia le premier castrum dont il avait choisi, pour
des raisons de sécurité évidentes, l'emplacement
sur un piton de roche rouge dominant le ravin de Sainte Candie, d'où
la vue portait au loin sur la plaine de l'Argens.
Sans doute ne s'agissait-il, alors, que d'une simple tour à
trois étages, où l'on pénétrait par une
échelle et qui était entourée d'une enceinte
sommaire, faite d'une levée de terre couronnée d'une
palissade, qui délimitait une " basse-cour " où
se dressait déjà la petite chapelle Notre dame des Salles
et qui pouvait abriter, en cas de danger, les populations des alentours.
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En 1044, Dodon de Roquebrune en était le " castlan
". Il avait tous les pouvoirs, civils et militaires, il exerçait
aussi la " basse " justice.
Cette position défensive
se renforça, au fil des années. Rocca Bruna devint un
gros bourg fortifié, bien protégé par son château
et ses solides remparts qui résistèrent à toutes
les attaques pendant plus de cinq siècles.
La Renaissance
Ce n'est qu'en 1592, vers la fin des Guerres de Religion, que l'armée
royale, commandée par le Duc de la Valette, vint assiéger
la ville occupée par un fort parti de Ligueurs. Le Duc ayant été
tué par un coup d'arquebuse tiré des remparts, les soudards
pillèrent la ville et détruisirent nombre de maisons; il
y eut beaucoup de victimes. Le capitaine de la garnison de Fréjus
reçut deux cents livres pour faire démolir les murailles
et le fort, ce qui fut exécuté en huit jours. Cette destruction
nous a privés de tout renseignement concernant la première
fortification.
Au XVIII° siècle
Les bâtiments
actuels ont été reconstruits au XVIIème
siècle, avec les pierres de l'ancien castrum. On reconnaît
déjà leur silhouette sur le célèbre ex-voto
de 1707 qui représente assez fidèlement le village.
Le bâtiment principal surplombe les murailles qui sont manifestement
restées en ruines depuis le démantèlement de
1592. |
Ex voto de 1707
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C'est en 1706 que
Marie de Flour, " Dame de Roquebrune, Paleison et Villepeys
" et propriétaire des lieux, vendit à la communauté
le château, le parc, l'enclos, les jardins et la citerne, pour en
faire une maison claustrale.
En 1707, c'était l'invasion par les troupes du Duc de Savoie.
On organisa la défense : " Prière est faite aux
consuls de faire ramasser les pierres provenant de la démolition
des murailles de l'ancien clastre pour les transporter dans le château
" et " approbation des réparations aux murailles du
lieu, attendu les nécessités présentes de la guerre
".
En 1713, le danger passé, on mit aux enchères "
le prix fait des réparations à faire à la toiture
du château servant de maison claustrale ".
Des réparations furent encore votées en 1729 et en
1773 pour remettre l'édifice en état.
Actuellement
Le castrum resta propriété
communale jusque dans les années 1960;
Les
jardins et l'enclos n'ont malheureusement fait, pendant cette période,
l'objet d'aucune fouille archéologique malgré la découverte,
sur le chemin de ronde, d'une épée médiévale
à garde cruciforme, en très bon état, qui aurait
pu inciter à des recherches plus poussées.
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C'est à cette
époque que la Municipalité décida de vendre
cette propriété onéreuse.
Et depuis, ce site
spectaculaire, si emblématique de la naissance de la ville,
est devenu une propriété privée.
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