La Chapelle St Roch
 
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A chacune des entrées du village de Roquebrune est postée une chapelle ancienne qui rappelle qu'on pénètre dans une cité historique. A l'est, c'est Saint Pierre, à l'ouest, c'est Saint Roch, une petite chapelle champêtre remarquable, dans sa simplicité, par ses lignes pures qui se détachent sur une pittoresque barre rocheuse et sur le dernier des prés secs qui entouraient autrefois le vieux village.

Histoire

On sait très peu de choses de son histoire puisque la chapelle n'est signalée qu'en 1601, à l'occasion d'une visite pastorale de Monseigneur de Camelin, évêque de Fréjus. Elle appartenait alors aux Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem et était déjà en mauvais état.
Devenue propriété privée, elle fut sauvée de la ruine par une souscription effectuée par notre camarade Jean Stuerga. Cela permit de sauver la toiture et l'abside.

Architecture

Rachetée récemment par la Municipalité, elle a été débarrassée de la plupart des hangars agricoles qui la dénaturaient ; elle est en même temps devenue accessible aux archéologues du Comité qui, sous la direction de Bernard Romagnan, ont tenté de dégager les caractéristiques du bâtiment :


- L'édifice évoque, à première vue, une chapelle romane, avec sa voûte en berceau, son abside en cul de four et l'arc en plein cintre surplombant la petite entrée nord . Mais les claveaux qui constituent cet arc semblent avoir été taillés pour une porte plus large. S'agit-il d'un réemploi ? et à quelle époque ? Nul ne le sait.


la chapelle ..et le paouvadou, seul rescapé des prés secs qui entouraient le village.

2- La porte nord de la chapelle avec les claveaux qui semblent avoir été taillés pour une porte plus large

3- Au niveau de la porte, le décollement du mur intérieur qui a gardé son enduit blanc, est bien visible

- Les murs latéraux et l'abside sont très bien appareillés. En les examinant de plus près, on constate que le mur où s'inscrit la porte est mince, pas plus épais que les claveaux, comme s'il n'était destiné qu'à porter une charpente légère.

- Et ce mur d'origine a dû, pour supporter la voûte en berceau, être doublé en totalité par une deuxième assise de pierres plus petites qui est en continuité avec la base de la voûte ; cette assise intérieure se décolle par endroits et elle reste distante du mur de l'abside, ce qui semble confirmer qu'elle a été bâtie postérieurement dans le but de supporter l'énorme poids de la nouvelle voûte . C'est sans doute à cette époque qu'ont été placés trois contreforts extérieurs pour permettre aux murs de résister à cette poussée .

 

Datation et origine du nom (?)

On retrouve donc, comme à Saint Pierre une construction en deux temps : un premier édifice couvert par une charpente légère et dans un deuxième temps la couverture par une voûte en berceau nécessitant d'importants travaux de consolidation. N'est-il pas possible d'envisager que les deux chapelles soient contemporaines ? Ainsi, la première chapelle pourrait dater du XIème siècle et le voûtage en berceau du XIIème siècle.

Une objection vient immédiatement à l'esprit : Saint Roch a vécu au XIVème siècle. Si la chapelle était plus ancienne, elle aurait donc porté un autre nom.
Or, au XIème siècle existait à Roquebrune une chapelle nommée Saint Victor de la Roquetaillade, authentifiée par une bulle de Pascal II, datée du 23 avril 1113, qui attribuait l'édifice aux moines de l'Obédience de Palayson. De façon surprenante, les historiens du Comité n'ont retrouvé aucune trace ultérieure de cette chapelle et n'ont jamais réussi à la localiser. Ne serions-nous pas en présence de ce lieu de culte qui aurait été rebaptisé hâtivement, à l'occasion d'une épidémie de peste, pour attirer sur la population la protection de Saint Roch ?
Un détail important pourrait corroborer cette thèse : la base du mur sud, ainsi que la moitié sud du sol de cet humble édifice sont constituées par une dalle d'arkose brute, la roche qui affleure autour du bâtiment, une roche facile à creuser et dans laquelle les bâtisseurs n'ont pas hésité à tailler pour ménager un sol horizontal. On pourrait y voir l'origine du mot Roque...Taillade.
Dans cette hypothèse on pourrait donc penser que Saint Roch, malgré son nom, fait partie des chapelles romanes de la commune. Il ne s'agit, bien sûr, que d'une possibilité ; seule la découverte d'un document historique ancien pourrait l'authentifier.

La Municipalité a commencé à soigner l'environnement de la chapelle avec le souci de faire à l'entrée ouest du village, un paysage aussi remarquable que la butte de Saint Pierre à l'entrée est.